Alors que l’on vient d’apprendre le rachat de Neverware avec CloudReady par Google, plus d’un an après l’annonce, l’UE a finalement approuvé l’acquisition de Fitbit par Google. Cet accord est validé sous réserve toutefois, du respect d’un certain nombre de conditions, dont la plupart gravitent autour des données, et de la prise en charge des appareils concurrents par Android.
La décision fait suite à une enquête approfondie sur les activités de Google et de Fitbit, qui détient une part de marché limitée en Europe, dans un secteur de la montre connectée en pleine croissance, où il existe des concurrents détenant des parts plus importantes. Il s’agit notamment d’Apple avec la Watch, de Garmin et de Samsung.
Aucune utilisation de données à des fins publicitaires
En ce qui concerne les conditions, en particulier sur les données, on s’est inquiété de celles générées par les utilisateurs de Fitbit et de la possibilité qu’ils aillent augmenter la richesse déjà importante des données détenues par Google. La société de Mountain View a immédiatement précisé que les données de Fitbit ne seraient pas utilisées à des fins publicitaires, et que l’acquisition n’avait pour objet que des produits. Bien entendu, cela n’avait pas complètement convaincu l’UE.
Toutefois, Google a formalisé son engagement en déclarant son intention de continuer à soutenir d’autres fabricants d’appareils portables basés sur Android (ou plutôt, Wear OS). Ils confirment également que les API Fitbit resteront ouvertes pour permettre à des tiers de continuer à les exploiter s’ils le souhaitent, et de garder les données Fitbit à la disposition des tiers, sous réserve bien sûr du consentement des propriétaires des données eux-mêmes.
Dans l’attente de l’approbation américaine
Les conditions exigées par l’UE empêchent également toute faille : Google, en effet, ne pourra pas « contourner » l’engagement relatif à l’API Android en dégradant l’expérience des utilisateurs d’appareils tiers. Et ce, en affichant des avertissements, des messages d’erreur ou des demandes d’autorisation de manière discriminatoire ou en imposant aux fabricants des conditions discriminatoires sur l’accès de leurs applications sur la boutique Google Play. Google doit se conformer à ces conditions pendant 10 ans, avec la possibilité d’un renouvellement pour les restrictions sur les annonces si « nécessaire« .
Cette approbation est une étape cruciale vers la formalisation de l’accord, mais Google doit encore obtenir l’approbation des États-Unis, ce qui pourrait être le plus grand obstacle. En fait, le ministère de la Justice et plusieurs États poursuivent Google pour de prétendues violation des lois antitrust. Bien que celles-ci soient généralement centrées sur les questions de publicité et de recherche, Google pourrait encore avoir du mal à convaincre les régulateurs américains de cette nouvelle acquisition.