Les smartwatches et notre santé : comment nous protègent-elles ?

Malgré la pandémie de Covid-19, le marché mondial des smartwatches a connu une croissance de 20 % au premier semestre 2021, avec un volume de ventes de plus de 42 millions d’appareils. Plus de la moitié sont des produits Apple. Les prévisions pour les cinq prochaines années estiment un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 18,32 %. Mais quels sont les scénarios que la révolution des smartwatches entraîne ? Que sont-ils capables de faire ? Dans quelle mesure ces appareils sont-ils fiables et précis ? Et comment pourraient-ils s’intégrer dans notre système de santé national ?

Ce que les smartwatches peuvent faire

Commençons par rappeler que les ventes de smartwatches ont dépassé celles des montres traditionnelles aux États-Unis l’année dernière. La diffusion des smartwatches accompagne un processus de sensibilisation et d’implication des personnes dans la prise en charge de leur bien-être physique et la protection de leur santé.

Les principales fonctions des smartwatches commercialisées aujourd’hui concernent ces domaines :

  • L’extension de certaines fonctions des smartphones sur l’appareil, permettant ainsi de consulter et de gérer les notifications, la musique, les appels téléphoniques, les messages, la navigation GPS depuis son poignet, jusqu’à de véritables micro-applications qui interagissent avec l’application installée sur le smartphone ;
  • Le suivi et la mesure de certains paramètres relatifs à l’activité physique et au sport, tels que le temps, la distance, les calories brûlées, la différence de taille ;
  • Suivi et mesure de certains paramètres liés à l’activité physique et sportive, tels que le temps, la distance, les calories brûlées et le dénivelé ;
  • Suivi et mesure de certains paramètres vitaux tels que le pouls et la fréquence cardiaque, le niveau de saturation en oxygène du sang (SpO2), la fréquence respiratoire, la mesure de la tension artérielle ; qui se révèle toutefois moins efficace qu’un simple tensiomètre de poignet (voir ce dossier), le volume maximal d’oxygène consommé par minute (VO2Max), la température de la peau et les cycles de sommeil. Certains modèles sont capables d’enregistrer un ECG .

Les smartwatches sont basées sur des écrans tactiles et sont rondes (par exemple Samsung Galaxy Watch, Huawei Watch GT2 Pro) ou carrées (Apple Watch et Fitbit Sense) ou “hybrides”, c’est-à-dire avec des mains et un petit écran pour les notifications, comme certains modèles Garmin et Withings. Ces derniers, en raison de l’absence d’un écran de taille adéquate, sont plutôt limités pour les fonctions du premier type.

Tous les modèles se connectent à une application qui vous permet de consulter et éventuellement de partager vos données avec d’autres personnes (médecins, famille, amis).

Gadgets ou dispositifs médicaux ?

Lorsqu’un dispositif détecte des paramètres vitaux ayant une signification médicale ou pouvant fournir un diagnostic, la smartwatch devient un dispositif médical et, à ce titre, doit être certifiée.

Les smartwatches étant des appareils polyvalents, la certification peut également ne couvrir que certaines fonctions. Les algorithmes de détection des irrégularités du rythme cardiaque et de la fibrillation auriculaire, ou l’enregistrement d’un ECG, sont des fonctions qui nécessitent une certification en tant que dispositif médical. C’est le cas, par exemple, de l’Apple Watch ou de la Withings ScanWatch.

Les paramètres de forme et de bien-être, en revanche, ne sont pas soumis à la certification. Il y a ensuite les cas “ambigus” ou “limites”, comme la SpO2, qui a une signification médicale précise mais peut aussi être utilisée pour le fitness ; c’est la raison pour laquelle Apple a pu introduire cette fonction sans obtenir de certification en tant que dispositif médical (contrairement, par exemple, à Withings, qui a également certifié cette fonction pour sa ScanWatch).

Qu’ils soient certifiés ou non, la précision de ces appareils fait souvent l’objet de débats entre les utilisateurs, avec des positions allant des sceptiques qui qualifient les smartwatches de gadgets peu utiles à ceux qui aiment ces smartwatches et les utilisent tous les jours.

Les smartwatches sont-elles utiles comme outils de diagnostic ?

Les efforts des principaux fabricants de smartwatchs visent à rendre ces appareils utiles pour le diagnostic précoce de certaines maladies, comme la fibrillation auriculaire (Afib), une forme d’arythmie qui, si elle n’est pas diagnostiquée, peut entraîner de graves problèmes de santé (20 à 30 % des accidents vasculaires cérébraux sont dus à l’Afib[1]) et qui touche un patient sur quatre en Europe, ou l’apnée du sommeil.

L’objectif de ces appareils n’est pas de remplacer les systèmes et les équipements utilisés par les médecins pour établir un diagnostic, mais de permettre une prise en charge plus rapide par les spécialistes ou, dans certains cas, de les aider à détecter les formes d’arythmie, par exemple, qui ne peuvent être détectées dans les cabinets médicaux en raison de leur caractère sporadique.

Cette capacité a été testée dans un certain nombre d’études cliniques (par exemple, “Large-Scale Assessment of a Smartwatch to Identify Atrial Fibrillation, New England Journal of Medicine“), dans lesquelles des patients équipés d’une Apple Watch (séries 1, 2 et 3) qui recevaient des notifications d’irrégularités du rythme cardiaque se voyaient remettre un dispositif médical pour vérifier l’exactitude du rapport. Sur 450 cas examinés, 34 % ont confirmé le diagnostic de fibrillation auriculaire, avec un intervalle de confiance de 97,5 %.

Le nombre élevé de faux positifs peut donner lieu à deux lectures opposées mais, du point de vue des patients, même un seul “vrai positif” peut faire la différence entre la vie et la mort. Le problème n’est pas tant la précision que la capacité du système de santé à prendre en charge un certain nombre de personnes qui ne verraient pas de médecin sans ces appareils. Pour certains d’entre eux, 34%, cela pourrait être décisif.

Il ne manque pas non plus d’études mesurant la précision des mesures de la fréquence cardiaque chez les patients cardiaques pendant une activité physique, par exemple “Accuracy of Apple Watch Measurements for Heart Rate and Energy Expenditure in Patients With Cardiovascular Disease : Cross-Sectional Study – JMIR“.

Les smartwatches améliorent-elles la santé ?

Ces dispositifs ne le font pas directement mais indirectement, en stimulant les comportements plus vertueux et l’activité physique ou sportive. Il y a certainement un “biais” sur ce phénomène puisque, généralement, ceux qui achètent une smartwatch sont déjà conscients et prédisposés à prendre soin de leur forme physique.

Cet effet a été étudié et constaté dans certaines études scientifiques mesurant l’augmentation de l’activité physique chez les personnes équipées de smartwatches (principalement l’Apple Watch) et constitue la motivation de certaines polices d’assurance maladie aux États-Unis qui offrent ou remboursent l’achat d’une Apple Watch à leurs clients.

Les smartwatches ouvrent de nouvelles possibilités pour la recherche médicale
L’immense popularité des smartwatches, en particulier des modèles Apple, et leur capacité à collecter d’énormes quantités de données, rendent possibles des études cliniques à grande échelle, comme l’Apple Heart Study, menée conjointement avec l’université de Stanford, Heartline avec Johnson & Johnson, l’Apple Heart and Movement Study avec le Brigham and Women’s Hospital et l’American Heart Association.

Pour les chercheurs, la possibilité de collecter et de corréler différents types de données sur un grand nombre de patients ouvre la porte à des études qui étaient inconcevables avant l’avènement de ces appareils. L’application d’algorithmes d’intelligence artificielle à ce big data permettra de faire de nouvelles découvertes scientifiques et contribuera aux progrès de la médecine.

Conclusions

Les smartwatches peuvent être vraiment utiles et contribuer à une vie plus saine. Il est toutefois important d’être conscient des limites de ces appareils, qui ne doivent pas devenir un outil pour accroître l’hypocondrie ou jouer au docteur. Pour vous faire une idée des meilleurs modèles disponibles aujourd’hui, consultez notre comparatif des meilleures montrées connectées !

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