S’il y a quelque chose à apprendre récemment de Samsung et Motorola (avec son Razr 2020), c’est qu’il est difficile de fabriquer un smartphone pliable. Même à l’époque des écrans OLED flexibles, la création d’un pli fiable et durable, n’est pas encore totalement aboutie. Alors que beaucoup se demandent quand Apple commercialisera son premier iPhone pliable, la société de Cupertino se soucie davantage de fabriquer un bon produit, plutôt que d’arriver le premier sur le marché avec un appareil non abouti.
Chaque iPhone que la société a sorti, a été conçu pour plaire au grand public et non pour satisfaire les lubies de techniciens ou leur vision de l’innovation. Une enquête menée l’année dernière, a montré que plus d’un tiers des consommateurs ont exprimé un intérêt « raisonnablement élevé » pour acheter un smartphone pliable. Mais ils ont aussi, clairement indiqué qu’ils ne voulaient pas payer le prix fort pour cette « fonction pliante« , et attendent qu’elle fonctionne correctement et durablement.
Une grande partie de la demande de smartphones pliables semble encore se concentrer en Chine à l’heure actuelle. Et bien qu’il s’agit certainement d’un marché important pour Apple (c’est le deuxième plus grand marché de la société), les consommateurs chinois ont longtemps montré une attente forte en terme de nouvelles technologies. Mais Apple n’est pas prêt à sortir un iPhone pliable, tant qu’elle n’aura pas perfectionné la technologie au point de la rendre fiable à 100 %. Nous savons qu’elle travaille depuis des années sur la manière de le faire. Et si nous n’avons pas encore vu d’iPhone pliable, c’est probablement parce qu’Apple n’a pas encore trouvé comment le faire durablement.
Une nouvelle approche
Un nouveau brevet découvert par AppleInsider et paru ce 10 mars, suggère une nouvelle approche qu’Apple pourrait adopter avec un iPhone pliable. Une technologie qui lui permettrait cependant d’éviter tous les pièges que des concurrents comme Samsung et Motorola, ont rencontrés en essayant de créer un écran enroulé autour d’une charnière.
Apple a exploré d’autres moyens afin d’éviter l’usure du panneau OLED, qui a été le fléau des autres fabricants de dalle pliable. Il s’avère que la solution, pourrait être d’éviter complètement l’utilisation d’un écran à charnière, et d’utiliser simplement deux écrans séparés qui se rejoignent électroniquement. Nous avions déjà vu apparaître un brevet l’année dernière à ce sujet, pour un écran enveloppant. Toutefois, peu de chance qu’il ouvre la voie à un iPhone pliable en combinant simplement deux de ces écrans et en les laissant se synchroniser sans fil.
La méthode décrite par le brevet américain n° 10 585 708, intitulé « Système à dispositifs électroniques multiples« , permettrait à deux écrans ou plus de se relier automatiquement lorsqu’ils sont placés à proximité l’un de l’autre, afin de fonctionner ensemble. Bien qu’il existe de nombreuses applications possibles avec cette solution, comme l’affichage d’un mur vidéo à l’aide de plusieurs iPads, Apple décrit aussi spécifiquement, comment la technologie pourrait être utilisée pour connecter deux iPhones afin de produire un seul appareil pliable.
Combiné à un écran qui s’enroule autour du côté de l’iPhone, cela permettrait d’obtenir un dispositif pliable, qui n’utiliserait qu’une charnière physique pour relier les pièces entre elles. Bien que cela n’offrirait pas une expérience totalement transparente sur un seul écran, puisqu’il y aurait toujours un espace entre les deux terminaux, cette technologie pourrait certainement garantir que l’iPhone pliable, ne soit pas en proie aux problèmes d’usure des appareils concurrents. Elle pourrait permettre à Apple de sortir un iPhone pliable, ou même un iPad pliable, plutôt que d’attendre que la technologie des écrans arrive à maturité.
Pourquoi choisir cette direction ?
En fait, c’est le genre d’approche que Microsoft semble avoir adopter avec son prochain Surface Duo. Bien que le Duo ne relie pas nécessairement les écrans de la même manière que le brevet décrit par Apple, il s’agit d’un dispositif pliant qui utilise deux écrans OLED séparés plutôt que d’essayer d’en utiliser un seul.
Bien sûr, le brevet d’Apple ouvre la porte à une multitude d’autres possibilités intéressantes. L’appariement de deux iPhones ou iPads indépendants pour étendre leur écran, lire différents canaux audio, relier des caméras et d’autres capteurs, et bien plus encore. Cela dit, Apple dépose de nombreuses idées chaque année qui ne voient jamais le jour. Donc s’il est intéressant de spéculer sur ce que ce brevet pourrait signifier, ce n’est probablement qu’une des nombreuses pistes de recherche que la société poursuit actuellement.