Le logiciel libre représente une catégorie de logiciels garantissant la liberté des utilisateurs. Vous vous demandez sûrement ce que cela implique, comment cela se distingue de l’open source, du freeware, et du logiciel propriétaire, sans oublier les avantages et les inconvénients associés. Et la question cruciale, comment sélectionner une licence libre adéquate pour votre projet ?
Que vous soyez développeur, utilisateur, entreprise, ou simplement curieux, cet article est conçu pour vous éclairer. Bonne lecture !
Comprendre le concept de logiciel libre
Définition et origines
Un logiciel libre est défini comme un programme dont chaque possesseur de copie détient le droit d’utilisation, d’étude, de modification et de redistribution. Ces privilèges sont souvent accordés via une licence libre, ancrée dans le droit d’auteur. Ce type de logiciel se différencie du logiciel gratuit, qui n’offre pas nécessairement l’accès au code source, ainsi que du logiciel open source, privilégiant la méthode de développement à la liberté des utilisateurs.


L’histoire du logiciel libre remonte aux années 1980 avec le lancement du projet GNU par Richard Stallman. Celui-ci, programmeur américain, aspirait à développer un système d’exploitation complètement libre. Pour cela, il a créé la Free Software Foundation (FSF), une entité supportant le logiciel libre et à l’origine du principe de copyleft. Ce dernier est une stratégie juridique visant à maintenir les libertés des logiciels libres, y compris pour les versions dérivées. L’initiative GNU a reçu un élan significatif avec le noyau Linux de Linus Torvalds, aboutissant au système GNU/Linux, le plus emblématique des logiciels libres.
Les quatre libertés fondamentales
Le logiciel libre repose sur quatre libertés fondamentales établies par la FSF :
- La liberté d’exécuter le programme selon ses propres termes, pour tout usage envisagé.
- La liberté d’explorer et de modifier le fonctionnement du programme, sous réserve d’accéder au code source.
- La liberté de redistribuer des copies du programme, que ce soit gratuitement ou moyennant finance.
- La liberté de partager avec la communauté les versions modifiées du programme, garantissant à tous de bénéficier des améliorations.
Celles-ci garantissent le contrôle total sur le programme ainsi que la capacité de le partager, sans subir les limitations imposées par le développeur ou le distributeur. Elles stimulent également l’innovation, la qualité, la sécurisation, et diversifient l’offre en matière de logiciels libres.
Différences entre logiciel libre et logiciel propriétaire
À l’opposé, le logiciel propriétaire, ou privateur, restreint la liberté des utilisateurs, imposant des conditions d’utilisation qui limitent ou interdisent l’exécution, la copie, la modification ou la redistribution du programme. Son code source reste souvent verrouillé ou soumis à des accords de confidentialité. Généralement commercialisé sous licence, il octroie le droit d’usage du logiciel sans transférer sa propriété ni la possibilité de le modifier.
Le logiciel propriétaire érige un mur entre le développeur et l’utilisateur, privant ce dernier du contrôle et de la connaissance du programme. Celui-ci peut contenir des éléments indésirables, tels que des bogues, des failles de sécurité, des portes dérobées, et restreindre l’interopérabilité, compromettant ainsi la pérennité des données et des formats utilisés.
L’importance de la communauté et de la collaboration
Rôle de la communauté dans le développement
Le logiciel libre s’appuie sur l’engagement volontaire et bénévole d’une communauté d’utilisateurs passionnés. Ils jouent un rôle crucial en contribuant au développement, à la correction des bugs, à la rédaction de documentation, à la traduction, et à la promotion du logiciel. Fonctionnant de manière organisée, décentralisée et collaborative, cette communauté utilise activement des outils numériques tels que les listes de diffusion, les forums, les wikis, les blogs, ou les plateformes de gestion de projets pour communiquer et coopérer efficacement. Les valeurs fondamentales de cette communauté incluent le partage, la coopération, la transparence, le mérite et le respect.
Exemples de succès dans le monde du logiciel libre
Le logiciel libre a marqué de son empreinte divers domaines, se plaçant souvent en concurrent direct des logiciels propriétaires. On note parmi ses succès les plus emblématiques :
- Linux, le système d’exploitation libre largement répandu, présent sur des millions d’ordinateurs, serveurs, smartphones et supercalculateurs.
- Apache, serveur web de premier plan, hébergeant plus de la moitié des sites internet actuels.
- Firefox, navigateur web militant pour la neutralité du net et la protection de la vie privée.
- LibreOffice, suite bureautique proposant des fonctionnalités similaires à Microsoft Office.
- GIMP, logiciel de retouche d’images concurrençant Photoshop.
- VLC, lecteur multimédia compatible avec l’ensemble des formats de fichiers audio et vidéo.
- Wikipedia, encyclopédie libre et collaborative aux millions d’articles dans toutes les langues.
Mais au faites, vous vous étiez demandez pourquoi les logiciels libres manquait de modernité au niveau du design ?
Comment contribuer à un projet libre ?
Pour apporter votre pierre à l’édifice d’un projet libre, commencez par sélectionner un logiciel qui éveille votre intérêt, selon vos besoins, vos compétences ou vos affinités. Prenez le temps de vous informer sur le projet en visitant son site web, en parcourant sa documentation, en examinant sa licence, son code source, ou encore en explorant ses forums ou listes de diffusion. Entrez en contact avec la communauté en posant des questions, en soumettant vos suggestions ou critiques. Enfin, apportez votre contribution, dans la mesure de vos capacités et intérêts, que cela soit en développant, en testant, en déboguant, en documentant, en traduisant ou en promouvant le logiciel.
Aspects légaux et licences des logiciels libres
Comprendre les différents types de licences
Une licence de logiciel libre est essentiellement un accord qui stipule les droits et devoirs des utilisateurs. Il existe une variété de licences de logiciel libre, qui reflètent les intentions de leur créateur. On peut identifier principalement trois catégories :
- Les licences de type domaine public sont les plus flexibles, sans contraintes de copyleft. Elles autorisent les utilisateurs à utiliser le logiciel à leur guise, y compris le modifier et le redistribuer sous une licence différente, même commerciale. Un exemple est la license BSD.
- Les licences libres strictes, caractérisées par le copyleft. Elles assurent la sauvegarde des quatre libertés fondamentales du logiciel libre, à condition de conserver la même licence pour toute version modifiée ou redistribuée. La licence GNU GPL, promue par la Free Software Foundation, en est un exemple.
- Les licences semi-libres représentent un entre-deux, autorisant certaines dérogations au copyleft, telles que l’incorporation de modules propriétaires, ou la possibilité de changer de licence sous conditions. La licence GNU LGPL est un exemple de ce type.
Le principe du Copyleft et son importance
Le copyleft est une stratégie juridique garantissant la liberté d’un logiciel libre et de ses dérivés. En opposition au droit d’auteur traditionnel, le copyleft utilise la même logique pour assurer la libre circulation de l’œuvre. Ainsi, toute modification ou redistribution d’un logiciel libre doit se conformer à la licence originale, incluant le partage du code source.
Ce principe est crucial pour le logiciel libre, car il préserve la stabilité et les libertés du logiciel. Il empêche la transformation d’un logiciel libre en logiciel propriétaire et encourage la collaboration et le partage entre les développeurs grâce aux améliorations partagées.
Impact des licences libres sur l’innovation et la sécurité
Les licences libres jouent un rôle majeur dans l’innovation et la sécurité des logiciels. En offrant un accès ouvert au code source, elles encouragent la compréhension, la modification et la redistribution du logiciel. Cela crée un écosystème riche en créativité, en dépannage et en amélioration continue, favorisant la diversité et la compétitivité.
Elles contribuent également à la sécurité des logiciels, en facilitant l’identification et la correction rapides des vulnérabilités. La transparence du code source augmente la confiance des utilisateurs, en leur assurant le respect de leur vie privée et de leurs libertés.